Récemment présentée au public, la nouvelle édition de la Nuclear Posture Review américaine, a été publiée dans un contexte très spécifique - la signature à Prague du nouveau traité START avec la Russie et une grande conférence sur la question nucléaire à Washington - la nouvelle NPR n'induit guère de changements dans la ligne stratégique américaine. Fondamentalement, le principe de la dissuasion reste cardinal.
Le non-emploi d'armes nucléaires contre des Etats qui n'en sont pas dotés et qui sont membres du Traité de Non-Prolifération (TNP) reste une constante - là où la plupart des médias ont parlé, de façon inappropriée, de "restriction d'emploi" - considérée comme faisant partie de la pratique politique (et non de la doctrine) depuis les années 1990.
Il n'est plus officiellement question d'employer des armes nucléaires en représailles à une attaque chimique ou biologique. Par contre, cette "option de révision" pourrait être levée en cas de nécessité - la nuance, comparativement à la position de l'administration Bush, est donc assez mince.
Assez logiquement au vu des différentes éditions des Quadriennal Defense Review, la possibilité du terrorisme nucléaire est évoquée à 35 reprises dans le document, la prévention, la coopération multilatérale (dont la Global Initiative to Combat Nuclear Terrorism), le programme Nunn-Lugar, étant notamment mises en avant afin de limiter le risque. Sur le plan des moyens, en continuité avec les administrations précédentes, aucun nouveau type d'arme nucléaire ne sera conçu, priorité étant donnée à l'entretien des capacités actuelles.
Toutefois, les vecteurs sont considérés comme devant être modernisés et le nouveau programme de sous-marin nucléaire lanceur d'engins, dont le premier exemplaire doit remplacer les Ohio, est confirmé. Face au terrorisme nucléaire, les mesures de Homeland Security (dont la Container Security Initiative) sont mises en avant.
La NPR revient également sur la question de la présence d'armes nucléaires américaines en Europe, indiquant qu'elles contribuent à la sécurité des pays-membres de l'OTAN et à la cohésion de cette dernière. Tout en indiquant qu'il s'agit d'armes "non-stratégiques" - alors pourtant que le document indique plus haut que les armes nucléaires ne seraient utilisées que dans des situations exceptionnelles - le document se positionne également à leur égard.
En l'occurrence, si le futur de leur maintien en Europe est lié, selon le Pentagone, aux décisions qui seront prises dans le cadre du prochain Concept stratégique de l'Alliance, il est clairement indiqué que le F-35 disposera effectivement d'une capacité nucléaire. Dans le même temps, la possibilité de projeter sur un théâtre - en Europe, en Asie ou au Moyen Orient - des armes nucléaires est maintenue.
jeudi 8 avril 2010
mardi 6 avril 2010
« Lorsque le ciel se rapproche du sol : le retour de la guerre »
Jeudi 15 avril 2010 : Gérard Dubey, MCF à l’Institut Telecom, membre du Centre d’Étude des Techniques des Connaissances et des Pratiques (université Paris I), et Caroline Moricot, MCF à l’université Paris I, membre du CETCOPRA :
« Lorsque le ciel se rapproche du sol : le retour de la guerre »
En Afghanistan, les sociétés de l’information se trouvent brutalement confrontées aux limites du principe de fluidité sur lequel repose leur maîtrise du monde. La confusion entre combattants et non-combattants, l’imbrication des amis et des ennemis, l’omniprésence d’une menace difficile à identifier, renvoient à une tout autre « grammaire de la guerre ». Pour l’arme aérienne, cela signifie d’autres manières de faire. L’imbrication avec les forces au sol oblige par exemple à réviser les tactiques de combat en réactualisant parfois d’anciennes figures. La nécessité de se rapprocher le plus près possible des combattants exige de revenir à certaines aptitudes de base du pilotage. C’est le cas de la tactique du show of force qui consiste à descendre à grande vitesse (900 km/h) depuis un point invisible avant de dégager face au soleil. C’est ce retournement que nous proposons d’interroger sur la base d’un travail d’enquête socio-anthropologique dans les escadrons de chasse de l’armée de l’Air française.
Séminaire pluridisciplinaire IRSEM – EHESS
« Mutations et révolutions militaires »
Co-animé par André Brigot, Laurent Henninger et Maurice Ronai
Les séances se tiennent de 17 h à 19 h à la Maison des Sciences de l’Homme,
54 boulevard Raspail, 75006 Paris ; salle 242, 2e étage
(Attention : contrairement aux années précédentes, nous ne sommes plus au 105 boulevard Raspail…)
« Lorsque le ciel se rapproche du sol : le retour de la guerre »
En Afghanistan, les sociétés de l’information se trouvent brutalement confrontées aux limites du principe de fluidité sur lequel repose leur maîtrise du monde. La confusion entre combattants et non-combattants, l’imbrication des amis et des ennemis, l’omniprésence d’une menace difficile à identifier, renvoient à une tout autre « grammaire de la guerre ». Pour l’arme aérienne, cela signifie d’autres manières de faire. L’imbrication avec les forces au sol oblige par exemple à réviser les tactiques de combat en réactualisant parfois d’anciennes figures. La nécessité de se rapprocher le plus près possible des combattants exige de revenir à certaines aptitudes de base du pilotage. C’est le cas de la tactique du show of force qui consiste à descendre à grande vitesse (900 km/h) depuis un point invisible avant de dégager face au soleil. C’est ce retournement que nous proposons d’interroger sur la base d’un travail d’enquête socio-anthropologique dans les escadrons de chasse de l’armée de l’Air française.
Séminaire pluridisciplinaire IRSEM – EHESS
« Mutations et révolutions militaires »
Co-animé par André Brigot, Laurent Henninger et Maurice Ronai
Les séances se tiennent de 17 h à 19 h à la Maison des Sciences de l’Homme,
54 boulevard Raspail, 75006 Paris ; salle 242, 2e étage
(Attention : contrairement aux années précédentes, nous ne sommes plus au 105 boulevard Raspail…)