L'USN a mis en place - ou, plutôt, réactivé - la 4ème Flotte. Sa responsabilité géographique couvrira les Caraïbes et l'Amérique latine, se focalisant essentiellement sur des missions contre-narcotiques, de gestion des flux de réfugiés mais aussi de diplomatie navale.
Désactivée en 1950 (alle avait alors la responsabilité de l'Atlantique sud), la 4ème flotte sera commandée par Joseph Kernan, actuel commandant du Naval Special Warfare Command de la Navy et Navy SEAL.
samedi 26 avril 2008
jeudi 24 avril 2008
La pointe de la lance, émoussée ?
Une inspection récemment conduite par l’US Navy a démontré que le Chosin, un croiseur de la classe Ticonderoga et le Stout, un destroyer de la classe Arleigh Burke, étaient inaptes au combat.
Ainsi, la majeure partie de leurs missiles ne pouvaient pas être tirés ; les systèmes de leur pont hélicoptère n’étaient pas opérationnels et leurs radars Aegis ne fonctionnaient pas correctement.
L’affaire fait grand bruit aux Etats-Unis (où ce type d’évaluation touche plutôt des navires de soutien ou, au pire, des frégates) dans la mesure où elle touche des navires considérés comme la « pointe de la lance » des capacités de combat en surface.
Ainsi, la majeure partie de leurs missiles ne pouvaient pas être tirés ; les systèmes de leur pont hélicoptère n’étaient pas opérationnels et leurs radars Aegis ne fonctionnaient pas correctement.
L’affaire fait grand bruit aux Etats-Unis (où ce type d’évaluation touche plutôt des navires de soutien ou, au pire, des frégates) dans la mesure où elle touche des navires considérés comme la « pointe de la lance » des capacités de combat en surface.
mercredi 23 avril 2008
Merci à vous !
Vous l'avez peut-être remarqué, ce blog a dépassé la barre des 100 000 visites. Un grand merci à mes fidèles lecteurs dont les commentaires sont toujours aussi bienvenus.
Bonne journée tout le monde !
Bonne journée tout le monde !
Le BAMS attribué
Northrop Grumman s'est vu attribuer un contrat de 1,16 milliard de dollars pour développer le BAMS (Broad Area Maritime Surveillance) au profit de la marine américaine.
L'annonce du contrat, le plus important à ce jour pour des drones, clôt ainsi une compétition acharnée qui avait vu s'opposer le RQ-4 et une évolution du MQ-9. Le nouveau système sera basé sur les RQ-4N, une version plus avancée du Global Hawk, un UAV qui peut voler pendant 36 heures et surveiller une zone de quelque 100.000 kilomètres carrés par jour.
Travaillant en réseau avec les futurs P-8 Poseidon (remplaçant le P-3), les RQ-4 vont fournir de l'imagerie radar et optique et devraient disposer de capacités SIGINT. Stratégiquement, ils induiront un plus grand degré de persistance ISR, en particulier sur les SLOCs. La marine espère ainsi compenser la diminution du nombre de ses navires.
L'annonce du contrat, le plus important à ce jour pour des drones, clôt ainsi une compétition acharnée qui avait vu s'opposer le RQ-4 et une évolution du MQ-9. Le nouveau système sera basé sur les RQ-4N, une version plus avancée du Global Hawk, un UAV qui peut voler pendant 36 heures et surveiller une zone de quelque 100.000 kilomètres carrés par jour.
Travaillant en réseau avec les futurs P-8 Poseidon (remplaçant le P-3), les RQ-4 vont fournir de l'imagerie radar et optique et devraient disposer de capacités SIGINT. Stratégiquement, ils induiront un plus grand degré de persistance ISR, en particulier sur les SLOCs. La marine espère ainsi compenser la diminution du nombre de ses navires.
lundi 21 avril 2008
Deux sondages, c'est encore mieux !
Voyant le tour que prennent vos réponses au sondage sur la nécessité du PA2, je me pose une nouvelle question (les chercheurs sont faits pour se poser des questions, après tout) : "A niveau budgétaire identique, faut-il :
- Garder l'équilibre : 10 frégates et plus de cooération européenne
- Faire plus pour la marine que pour les autres forces : 17 frégates
- Déshabillons les autres forces (sous entendu, dissolvons l'armée de l'Air et ne gardons que des chars en parc) ! 30 frégates"
J'en profite pour préciser ma position, qui est évidemment personnelle :
1) Comme je le disais plus bas, nous n'avons toujours pas le Livre Blanc dans les mains, donc nous n'avons pas d'objectif : nous ne savons pas si l'on doit continuer à être globaux ou, au mieux, régionaux. De même, je pars de l'hypothèse que nous ne parviendrons pas à augmenter significativement les budgets ;
2) L'option de puissance européenne me semble la plus pertinente dans ces conditions : les Européens allignent plus de 80 bâtiments d'escorte modernes (entendez, moins de 10 ans et à rapprocher du destroyer), soit plus que l'US Navy ; ce qui permet à la France de se focaliser sur ses effecteurs de premiers rangs : PA, BPC, SNA - soit ceux qui lui donnent le plus de poids politique ;
3) Tout est question de coordination : les navires européens patrouillent fréquemment les mêmes zones, parfois en surnombre là où d'autres zones sont délaissées. Le Traité de Lisbonne nous permet de ne plus attendre une unanimité avant d'avancer plus concrètement avec les plus motivés.
4) Le succès politique s'obtient dans plus de 95 % des cas au sol. Si l'AdT a besoin d'une réforme, la diminuer dans ses moyens combattants humains est hérésiaque face aux techno-guérillas qui s'annoncent ;
5) Il n'y a pas de succès politique sans puissance aérienne. L'AdA a déjà trop perdu d'appareils de combat, doit voir un renouvellement de ses ravitailleurs et la préparation du remplacement des satellites de renseignement.
6) Il s'ensuit que si des arbitrages doivent être rendus eu égard à la stratégie navale, ils devraient idéalement se dérouler au sein de la Marine.
- Garder l'équilibre : 10 frégates et plus de cooération européenne
- Faire plus pour la marine que pour les autres forces : 17 frégates
- Déshabillons les autres forces (sous entendu, dissolvons l'armée de l'Air et ne gardons que des chars en parc) ! 30 frégates"
J'en profite pour préciser ma position, qui est évidemment personnelle :
1) Comme je le disais plus bas, nous n'avons toujours pas le Livre Blanc dans les mains, donc nous n'avons pas d'objectif : nous ne savons pas si l'on doit continuer à être globaux ou, au mieux, régionaux. De même, je pars de l'hypothèse que nous ne parviendrons pas à augmenter significativement les budgets ;
2) L'option de puissance européenne me semble la plus pertinente dans ces conditions : les Européens allignent plus de 80 bâtiments d'escorte modernes (entendez, moins de 10 ans et à rapprocher du destroyer), soit plus que l'US Navy ; ce qui permet à la France de se focaliser sur ses effecteurs de premiers rangs : PA, BPC, SNA - soit ceux qui lui donnent le plus de poids politique ;
3) Tout est question de coordination : les navires européens patrouillent fréquemment les mêmes zones, parfois en surnombre là où d'autres zones sont délaissées. Le Traité de Lisbonne nous permet de ne plus attendre une unanimité avant d'avancer plus concrètement avec les plus motivés.
4) Le succès politique s'obtient dans plus de 95 % des cas au sol. Si l'AdT a besoin d'une réforme, la diminuer dans ses moyens combattants humains est hérésiaque face aux techno-guérillas qui s'annoncent ;
5) Il n'y a pas de succès politique sans puissance aérienne. L'AdA a déjà trop perdu d'appareils de combat, doit voir un renouvellement de ses ravitailleurs et la préparation du remplacement des satellites de renseignement.
6) Il s'ensuit que si des arbitrages doivent être rendus eu égard à la stratégie navale, ils devraient idéalement se dérouler au sein de la Marine.
Y'a sondage !
A la question de savoir si vous accepteriez de payer 5% d'impôts supplémentaires pour combler les déficits de la défense, vous avez tout de même été 74% à répondre "oui" et à me haïr par la même occasion.
Cependant, je m'adressais aussi à un public sensibilisé. Ce qui me rappelait un petit sondage "express" conduit dans une entreprise où je travaillais en 2003. La très grande majorité de mes collègues pensaient que notre défense n'était franchement pas au point... Mais personne ne désirait faire d'effort financier supplémentaire... Un classique.
Bon, sur ce, nouveau sondage : à budget constant (restons réalistes, sinon, ce n'est pas du jeu, boudjou) faut-il acheter le PA2 ?
Bon vote !
Cependant, je m'adressais aussi à un public sensibilisé. Ce qui me rappelait un petit sondage "express" conduit dans une entreprise où je travaillais en 2003. La très grande majorité de mes collègues pensaient que notre défense n'était franchement pas au point... Mais personne ne désirait faire d'effort financier supplémentaire... Un classique.
Bon, sur ce, nouveau sondage : à budget constant (restons réalistes, sinon, ce n'est pas du jeu, boudjou) faut-il acheter le PA2 ?
Bon vote !
PA2 or not PA2 ?
Bonjour l'Europe, il est 0753 et la température au sol est de 12°C sur Bruxelles... mais risque bien d'être un peu plus froide le long des quais à Toulon.
Dans ma revue de presse matinale, je retiens en particulier les déclarations d'Hervé Morin, tenues hier sur TV5 et Europe 1 et portant sur ses doutes en matière de décision positive pour le second porte-avions.
Si la décision devrait être prochainement prise par le Président de la République, force est de constater que le financement manque : 3,5 milliards ne se trouvent pas sous les sabots des chevaux et nos capacités sont déjà et par ailleurs bien attaquées par les déclaration déjà effectuées :
- L'armée de l'Air aura 20 Rafale de moins affectés à ses missions nucléaires : cela signifie-t-il une réduction des commandes d'un nombre idoine d'exemplaires ?
- Les programmes FREMM, Barracuda/Suffren et PA/2 vont souffrir : à quel point ?
- Tigre, NH90 et, plus généralement, les programmes relevant de Scorpion pourraient sérieusement se voir entailler : jusqu'à quel point ?
- Les capacités de renseignement : MUSIS ou Cérès sont-ils encore considérés comme des priorités ? Et la formation des analystes et autres traducteurs ?
Certes, vous me direz qu'un porte-avions sans son groupe aérien embarqué - le véritable atout, sans lui, un PA n'est qu'une coque - ne sert "qu'à" assurer une permanence de la riposte au demeurant douteuse. Une véritable permanence implique la disposition d'un équipage ne devant pas être re-formé au fil de ses transitions du CDG vers le PA2. Et ce, au moment même où la réforme du personnel n'est plus une entreprise d'élagage mais bien de déforestation.
Bref, de quoi se poser bien des questions sur la méthode adoptée : à quoi, finalement, va servir le Livre Blanc ? Les décisions touchant les structures et autres adaptations doivent, en théorie, en découler. Ce qui semble logique : si l'on n'a pas objectif, on n'est pas prêt de l'atteindre. La fixation des objectifs et la compréhension de ce que l'on fait et de l'environnement dans lequel on le fait ont toujours été les premières étape d'une strato-genèse.
Ou alors le Livre Blanc fera-t-il fi de toute considération sur l'environnement et servira-t-il à légitimer un repli de la France sur elle-même ? Un de ceux qui lui feraient perdre son statut de puissance globale tout en lui faisant considérer que le poulet à la dioxine et les menaces "molles" d'une "sécurité globale" qui reste à définir seraient plus graves qu'une éventuelle conflagration ou que la perte d'une capacité d'influence sur les affaires de ce monde ? Serions-nous alors en train de rebâtir une dérisoire ligne Maginot ? Et ce, au moment où les jours auront été rarement aussi sombres et où l'Europe n'aura sans doute jamais eu autant besoin de Paris ?
Dans ma revue de presse matinale, je retiens en particulier les déclarations d'Hervé Morin, tenues hier sur TV5 et Europe 1 et portant sur ses doutes en matière de décision positive pour le second porte-avions.
Si la décision devrait être prochainement prise par le Président de la République, force est de constater que le financement manque : 3,5 milliards ne se trouvent pas sous les sabots des chevaux et nos capacités sont déjà et par ailleurs bien attaquées par les déclaration déjà effectuées :
- L'armée de l'Air aura 20 Rafale de moins affectés à ses missions nucléaires : cela signifie-t-il une réduction des commandes d'un nombre idoine d'exemplaires ?
- Les programmes FREMM, Barracuda/Suffren et PA/2 vont souffrir : à quel point ?
- Tigre, NH90 et, plus généralement, les programmes relevant de Scorpion pourraient sérieusement se voir entailler : jusqu'à quel point ?
- Les capacités de renseignement : MUSIS ou Cérès sont-ils encore considérés comme des priorités ? Et la formation des analystes et autres traducteurs ?
Certes, vous me direz qu'un porte-avions sans son groupe aérien embarqué - le véritable atout, sans lui, un PA n'est qu'une coque - ne sert "qu'à" assurer une permanence de la riposte au demeurant douteuse. Une véritable permanence implique la disposition d'un équipage ne devant pas être re-formé au fil de ses transitions du CDG vers le PA2. Et ce, au moment même où la réforme du personnel n'est plus une entreprise d'élagage mais bien de déforestation.
Bref, de quoi se poser bien des questions sur la méthode adoptée : à quoi, finalement, va servir le Livre Blanc ? Les décisions touchant les structures et autres adaptations doivent, en théorie, en découler. Ce qui semble logique : si l'on n'a pas objectif, on n'est pas prêt de l'atteindre. La fixation des objectifs et la compréhension de ce que l'on fait et de l'environnement dans lequel on le fait ont toujours été les premières étape d'une strato-genèse.
Ou alors le Livre Blanc fera-t-il fi de toute considération sur l'environnement et servira-t-il à légitimer un repli de la France sur elle-même ? Un de ceux qui lui feraient perdre son statut de puissance globale tout en lui faisant considérer que le poulet à la dioxine et les menaces "molles" d'une "sécurité globale" qui reste à définir seraient plus graves qu'une éventuelle conflagration ou que la perte d'une capacité d'influence sur les affaires de ce monde ? Serions-nous alors en train de rebâtir une dérisoire ligne Maginot ? Et ce, au moment où les jours auront été rarement aussi sombres et où l'Europe n'aura sans doute jamais eu autant besoin de Paris ?