mercredi 2 juillet 2008

Démission du général Cuche : quelques réactions

De par la blogosphère stratégique, pas mal de réactions ont suivi la démission du général Cuche, hier.

JDM relate les dessous de l'affaire, en particulier les conditions dans lesquelles la démission s'est opérée. A compléter avec les infos de J. Guisnel (pas de Légion d'Honneur pour les généraux cette année), qui fournit également une mise en perspective.

François Duran a posté un très bon texte sur la question, que je rejoint tout à fait.

Mars attaque revient quant à lui sur les processus de décision. Pas bête dans le contexte actuel et très mûr pour un jeune blogueur (21 ans).

4 commentaires:

Anonyme a dit…

[offtopic] Ingrid Betancourt libérée. Hmm, sérait-il pas intéressant de consacrer un DSI à la Colombie et le FARC, la situation geopolitique/régional?

Anonyme a dit…

Je suis d'accord avec Zeev. j'aimerais moi aussi un dossier sur la tactique enmployee. le rôle des armées. vous aviez déjà approché le sujet avec beaucoup de justesse en parlant de l'action intégrale en Colombie, (DSI n° 33?). on en veut plus !!!

Anonyme a dit…

Il faudrait peut-être souligner auprès du Président Sarkozy que ce n'est pas la voie de la négociation (Sarkozy avec Chavez) qui a permis la libération de Mme Betancourt (Sorry Mme Yade) mais la fermeté du Président Uribe ET l'armée/renseignement colombienne....Un rappel bien nécessaire alors que Sarkozy vilipende sa propre armée et accepte le départ du Général Cuche en faisant peser sur lui une responsabilité qui n'est pas la sienne. Allez les "Surcouf", faites encore entendre votre voix, la France en a bien besoin !

Sica

Anonyme a dit…

Concernant les deux premiers commentaires, je ne peux que vous renvoyer au site du CDEF de l'AdT (www.cdef.terre.defense.gouv.fr), qui propose un Cahier de la recherche doctrinale à l'action intégrale, très complet.
Concernant la démission du CEMAT, je tiens tout d'abord à saluer le geste du général Cuche. Hélas, je crains que ce geste reste incompris d'un exécutif qui a prouvé son incompréhension pour la sobriété et la dignité d'un tel geste.
Permettez-moi une digression. Au Japon, le seppuku (improprement appelé hara-kiri) était dans de rares et importantes occasions utilisé par un vassal en désaccord avec son daimyo. Ce seppuku de protestation consistait pour le vassal à donner sa vie afin de contraindre moralement son suzerain à écouter son avis et à en tenir compte. Une démission devrait, à ce niveau de responsabilité et dans le cas précis qui nous occupe, avoir un tel sens - et de telles conséquences.
En outre, N. Sarkozy à manqué là une occasion en or, pour être quelque peu cynique, de se poser en véritable chef des armées et en homme d'Etat. Au lieu de jeter l'opprobre sur toute une institution, comme il l'a fait, il aurait pu montrer sa fermeté tout en montrant qu'il dissociait dysfonctionnement et erreur ponctuelle (belle connerie, pour tout dire) du fonctionnement global des armées, qui accomplissent un travail remarquable étant donné les conditions dans lesquelles elles opèrent. Une telle attitude aurait pu combler le fossé qui s'était creusé entre le président et les armées suite à la parution du très contestable LBDSN. Hélas ! Le fossé va continuer de se creuser, et la probabilité de crises graves allant croissant, cela risque de se payer cher lorsqu'il faudra qu'existe une compréhension et une coordination parfaite entre le pouvoir exécutif et les armées, alors même que les conditions actuelles nécessitent une parfaite entente à tous les niveaux de l'Etat.
Les élites françaises actuelles vivent dans un espace intellectuel qui les rend très, très mal préparées à affronter les défis de notre temps. A seulement 23 ans, je désespèrent souvent de ceux qui, par leur expérience, devraient guider la cité et qui semblent avoir perdu de vue la route à suivre. Qui vis pacem para bellum est une phrase qui devrait être affichée devant les yeux de chaque membre du gouvernement, et particulièrement du président. Gouverner notre pays va demander, dans les années à venir, de manifester la volonté de transformer nos sociétés, de changer notre rapport au temps (en cessant de privilégier l'immédiateté), et de remettre au goût du jour une discipline intellectuelle que nous avons depuis longtemps perdue : la philosophie politique, au sens d'Aristote et de Platon, de Hobbes et de Rousseau, qui devrait nourrir toute décision et alimenter toute réflexion, que le sujet en soit la guerre, les mères porteuses ou la réforme de notre système social ou de santé.
Pour clore ce long post, je souhaite longue vie à DSI et à ses publications "soeurs", et à la réflexion stratégique en France. Puisse-t-elle résister longtemps à la pensée unique.